Le paysage est quelque chose de complexe, il naît d’abord dans l’esprit du sujet, il se forme à travers la vision de cet ensemble d’objets et de vues qui alternent sur le territoire. Le paysage est l’alternance du patrimoine culturel (églises, monastères, châteaux, centres historiques, etc.) avec des beautés naturelles (vues sur les montagnes, la mer, les forêts, les rivières, etc.). Le paysage est aussi l’ensemble de toutes les traditions d’un peuple ou d’une ville (fêtes populaires, mode de vie, etc…). Lorsqu’on se réfère au paysage en général, il est nécessaire de se référer à tous ces éléments importants et caractéristiques.
Le paysage est comme un grand tableau et pour le voir et le comprendre, il faut faire appel aux cinq sens du corps humain : “la vue”, “l’odorat”, “l’ouïe”, “le goût” et “le toucher”.
La vue est sans aucun doute le principal moyen d’appréhender le paysage. Voir, c’est savoir. Voir, c’est pénétrer l’objet, en l’occurrence le paysage, et le rapporter à nous-mêmes. La vue ne peut se passer d’une lumière capable de dessiner une atmosphère particulière. Dans le paysage, la lumière donne vie à des couleurs et des formes qui acquièrent un sens différent, du mystérieux, au rêveur, au céleste : la grisaille d’un orage qui approche qui est le fond d’un village médiéval ou d’un château en ruine encore illuminé par les derniers rayons du soleil, un coucher de soleil apprécié depuis les hautes montagnes, une vue splendide sur la mer par une belle journée ensoleillée. L’odorat ou l’odorat nous fait ressentir les senteurs du paysage, les senteurs qui viennent des champs, de la terre, des arbres fruitiers, des haies.
L’ouïe nous rapproche des chants populaires mais aussi du chant des oiseaux, des chutes d’eau d’une cascade ou d’un ruisseau, du bruit des vagues de la mer, du bruit du vent ;
Le toucher nous fait ressentir la majesté d’un tronc de chêne ou d’olivier mais aussi la pierre d’une bâtisse ancienne entourée de verdure ;
Le goût nous fait savourer les fruits qui naissent dans le paysage et ces produits typiques qui ont mis en valeur les coutumes et les habitudes d’un peuple pendant des siècles.
L’odorat nous fait sentir les nombreuses odeurs des arbres et les nombreuses senteurs de l’herbe des champs, des herbes aromatiques, des fruits et des fleurs.
L’image du paysage italien comprise comme un ” tableau naturel ” était une belle intuition de Benedetto Croce, qui a promu la première loi importante ” pour la protection des beautés naturelles et des bâtiments d’un intérêt historique particulier “, publiée au Journal officiel le 21 juin. 1922. Selon Croce, c’était l’observateur qui reconnaissait une valeur qualitative à la « jouissance » du paysage, valeur qu’il fallait protéger et préserver dans le temps.
Voici ce qu’écrit Croce :
« Certes, le sentiment, tout moderne, qui nous saisit au spectacle des eaux qui se précipitent dans l’abîme, des cimes enneigées, des forêts centenaires, des rivières retentissantes, des horizons infinis dérive de la même source, d’où jaillit le joie qui nous envahit à la contemplation d’un tableau aux couleurs harmonieuses, à l’audition d’une mélodie inspirée, à la lecture d’un livre plein d’images et de pensées. Et si la civilisation moderne a ressenti le besoin de défendre, pour le bien de tous, la peinture, la musique, le livre, on ne comprend pas pourquoi il a fallu si longtemps pour empêcher que les beautés de la nature soient détruites ou altérées, qu’elles donnent l’homme un tel enthousiasme spirituel pur et sont en réalité des inspirateurs d’œuvres sublimes. Ce n’est d’ailleurs pas à partir de maintenant que les concepts de l’homme se sont révélés être le produit, aussi bien que des conditions sociales du moment historique, dans lequel il est né, du monde qui l’entoure, de l’heureux ou triste la nature dans laquelle il vit. , le climat, le ciel, l’atmosphère dans laquelle il se meut et respire.”
Pour Croce, le paysage était l’identité spirituelle d’une communauté, et le détruire ou le dégrader signifiait détruire l’esprit même de cette communauté, amener les membres eux-mêmes à perdre totalement leur relation avec leurs lieux, déraciner leurs racines historiques et culturelles.
Le paysage culturel italien comme lieu d’inspiration et d’art
En ce qui concerne le paysage culturel italien, il faut regarder une marque Made in Italy du plus haut niveau qui préserve les sites de l’UNESCO et les lieux d’une valeur historique et culturelle inestimable qui sont uniques au monde. Le paysage culturel italien a toujours été un lieu d’inspiration, il a généré des émotions chez les voyageurs et les artistes, il a été étudié et contemplé par les botanistes et les naturalistes. C’est un trésor qui peut générer des revenus et créer des emplois. Le paysage culturel italien est un ensemble de merveilles allant des œuvres d’art, des églises, des châteaux, des ruines de l’âge classique aux vues et traditions méditerranéennes … tout cela crée un incroyable sentiment d’admiration et de charme. L’émotion est le grand protagoniste de notre paysage italien.